A deux jours des alizés

Une semaine déjà qu’ils ont quitté Funchal ! Les concurrents de la Transquadra Martinique ont une petite moitié de cette transat dans leur sillage… L’ensemble de la flotte a retrouvé du vent et navigue sur des routes rapprochantes du but entre 4 et 10 nœuds selon leur positionnement. La vue d’ensemble des 69 bateaux encore en course est en effet impressionnante : un peu comme une immense ligne de départ de 1000 milles de long sur un axe nord-nord-ouest / sud-sud-est, perpendiculaire à l’orthodromie.

La brise est encore timide pour le gros du peloton, mais elle permet de gagner tranquillement vers l’ouest tout en profitant de chaque instant passé en mer. Tandis que les concurrents les plus à l’ouest s’approchent du reliquat de front dépressionnaire (la fameuse D2, que l’on ne présente plus !...) : Alex Ozon (Sapristi) raconte qu’il a bataillé toute la journée d’hier avec des grains. Et Ludovic Sénéchal, co-skipper de Foggy Dew, annonce qu’ils seront cet après-midi dans ce 2^e front et « dans deux jours, les alizés ! »

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Les mots du large reçus la nuit dernière

Noël Racine et Ludovic Sénéchal (Foggy Dew) : à 2 jours des alizés
Petites News de Foggy Dew. 
Un peu fatigué, mais on va mettre le clignotant au sud bientôt. Donc le moral est bon. 
Vivement la crème solaire… Les cires STOP
Le bateau est en pleine forme. 
Malgré les manœuvres à répétition.
On ne compte plus le nombres de pliage de spi. 
Demain am, on passe la dépression, nous sommes à deux jours des Alizés.
Ludovic Sénéchal

Pascal Bernede et Eric Chalaux (Pour Aster Bretagne) : poésie du jour
Rien que la nuit noire et épaisse 
Cette nuit noire qui a avalé la lune 
La lune sitôt levée et déjà dévorée 
Jeune lune qui n’aura pas vécu 
Jeune lune pleurée par le vieux marin 
La nuit noire sait-elle seulement que les yeux du vieux marin ont besoin de sa timide clarté pour éclairer sa route 
Pourtant nuit marine, tu sais être si belle autant dans ton coucher que dans ton lever 
Nuit noire, tu sais aussi donner au marin tes plus belles étoiles
Nuit noire laisse grandir chaque jour un peu plus cette lune dont j’ai tant besoin 
Nuit noire laisse cette lune nous grandir dans son éternelle beauté que tu sauras habiller de tes étoiles 
Pascal et Éric, de POUR ASTER BRETAGNE

Fabrice Troprès et Coralie Colin  (SOS Méditerranée) : Mais comment font-ils ?
A la lumière des événements qui marquent cette 10e TSQ, à savoir la mise hors course définitive ou non, de 6 bateaux pour la plupart menés en solo. Je m’interroge sur la quantité d’énergie que sont capables de déployer ces brillants solitaires.
Les faits le prouvent la route Nord n’était pas facile, pire elle était désespérante !
En double, on échange, on se réconforte, on se rassure, et surtout on manœuvre à quatre mains. Dans trente knts c’est déjà compliqué. Mais en solitaire personne pour aider dans les choix, personne pour larguer le bout coincé à l’arrière lorsqu’on manœuvre a l’avant, personne pour prendre le quart lorsqu’on souhaite dormir……
Sapristi ! Ces marins-là m’impressionnent : Monsieur Ozon lorsqu’il tient tête aux excellents Normands de Foggy Dew, où Julien Lebas sur Asperger Familly qui navigue sur son A 31 avec une grande régularité. 
Chapeau bas messieurs, un jour vous me direz s’il vous plaît comment vous faites.

Alex Ozon (Sapristi) : le larbin du grain
Journée bizarroïde sur Sapristi... déjà du vent depuis hier fin aprem, et cette nuit cool sous A3.
Ce matin sympa sous grand spi à glisser vers l'ouest... oui vers l'ouest avec de la houle d'ouest !!! Vous avez bien lu, plus la mer du vent et je vous la fait en 1000.
Quand le vent baisse, c'est l'enfer : obligé de loffer et avec la houle formée dans l'autre sens c'est rodéo...
Ensuite des grains de pluie toute la journée et je peux vous dire qu'il pleut dessous avec rotation de vent de 100° suivant les cas... Le vent est désaxé de 40° par rapport aux fichiers. Donc pas facile de jouer jusqu'à 2 gybes pour se repositionner sous un nuage dont je n'ai jamais pu m'échapper. Lui il s'est dit qu'il allait passer sa journée à faire mumuse avec un ptit Sunfast 3300 !
Bon, journée pas top pour les nerfs, et je vois encore un grain pluvieux que je vais me prendre. J'avais les fesses trempées depuis midi et maintenant tout sec et j'aimerais y rester pour la nuit por favor !
Cette option nord, on s'en rappellera !!!!!!!!!!!!!!
Et ce n’est pas fini : encore des embuches sur la route. Je me demande quand je ferais route directe sur la Martinique car là c'est hallucinant cette route à toujours éviter contourner des zones dépressionnaires tordues !
J’vais aller faire le larbin du grain...
A plus de l'atlantique paumé on ne s'est où

Bernard Graffan et Bertrand Fourmond (Oxygen) : en sécurité au milieu de l’Atlantique
Deuxième quart : 2 heures 
La journée a été un peu longue car le vent n’est pas rentré comme prévu 5 nds à peine ! Il a repris vers 23 h 10 nds. Nous sommes sous grand spi le groupe plus au nord ont plus de vent et semblent se rapprocher. Il a fait beau et chaud brumeux dans l’am.
Il est 3 h 34 et le vent rentre, 14 nds et on n’avance pas à 7/8 nds, Ciel encore étoilée !
Ce soir Aligot et fromage blanc ! Aujourd’hui toilette du visage, je me suis rasé cela commençait à gratter ! Il fait très doux cette nuit c’est la première fois que je ne mets pas de bonnet ni mon pantalon de ciré ! Bientôt on restera en short ! La lune augmente chaque jour mais disparaît très vite.
C’est quand même incroyable de se trouver au plein milieu de l’Atlantique !!! On se sent en sécurité dans ce bateau JPK 1010. On télécharge des fichiers météo toutes les 6 heures et remettons à jour le routage régulièrement.