Bientôt tout schuss vers Madère
Ils s’en souviendront sans doute longtemps de cette traversée de la mer d’Alboran... 3e jour et 3e nuit de calme plat pour les concurrents Méditerranéens de la Transquadra Madère Martinique. Frédéric Ponsenard et Paolo Maganelli (Coco) entrent ce matin dans le détroit de Gibraltar, dans quelques heures ils pourront enfin glisser vers Funchal. Pour leurs camarades de Grande Bleue, la journée s’annonce encore longue et fastidieuse mais un léger flux de sud-est à sud devrait s’installer cet après-midi. Il devrait en revanche revenir à l’Est en fin de journée les contraignant à tirer des bords, et contre le courant, mais au moins ils devraient avoir de quoi gonfler enfin leurs voiles !
En Atlantique, le gros de la flotte est en train d’enrouler le cap Finisterre, près des côtes. Après une journée enfin un peu reposante dans de très petits airs pour certains, au large de la Galice, un deuxième front est arrivé sur la flotte de la Transquadra en soirée : retour à la case « près » pour contourner la pointe espagnole.
En double performance, le duo Eric Guigné/Tangi Caron (Ose) conforte son avance (17,3 milles ce matin) sur les Allemands Sven Ramus Toepsch/Cord Hall (Shafira), et les Norvégiens Sigurd Boasson et Rune Wiborg (Miina).
Les rochelais sont bord à bord avec le quatuor de tête de solitaires Performance dont Alexandre Ozon (Team 2 Choc) a pris les commandes hier soir, devant Arnaud Bracq (Diablo), Krys Balaya (Whatelse) et Philippe Benaben (Platypus).
Pas de changement au classement chez les Croiseurs toujours emmenés par les Britanniques Stephen Thomas/Chris Morton (Azora) en double, et par Alexandre Lajeunesse (Cohésion Internationale) en solo.
Dans les heures à venir, les concurrents vont devoir composer avec une brise légère de secteur sud, du près, toujours du près donc ! …Mais qui basculera au nord en fin de journée en se renforçant à 18 – 20 nœuds : le bonheur est à portée d’étrave !
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Messages du large
Jean-Yves Bonsergent (Obane) : découvre et savoure le silence
« Après une entrée en matière un peu musclée, voici les vacances qui s'invitent sur le trajet. 5 à 6 nœuds de vent, une mer plate et le bateau glisse tout seul sous code 0 à 4 nœuds. Un lever à 5h30 ce matin pour faire quelques réglages, un bon petit déjeuner (ça y est j'ai retrouvé l'appétit !), une toilette pour le bonhomme et les vérifications habituelles par mer calme (cale moteur, eau sous les planchers, un tour dans le cockpit et sur le pont). Tout va bien, rien à signaler. Les fuites de liquide de refroidissement dans la cale moteur, c'est du passé !
Aujourd'hui je fais tourner le moteur 1h pour recharger les batteries car le soleil n'est pas vraiment au rendez-vous, donc le panneau solaire n'est pas très efficace. Quand il y a beaucoup de vent et de gite, j'utilise la pile à combustible car le moteur n'aime pas tourner avec 30 degrés de gite. Même si cette navigation est une aventure personnelle en soi, il ne faut pas oublier que l'on est en régate et qui dit régate, dit positions des autres concurrents. J'ai un logiciel (sailgrib) qui me permet de voir les concurrents sur le plan d'eau. Mais pour cela, il faut recevoir un mail avec les positions. Allez savoir pourquoi, ces fichiers arrivent systématiquement dans mes spams et donc impossible de les recevoir à bord. Heureusement que mon fils Marin, me les renvoie de temps en temps pour que je puisse suivre la flotte. C'est un peu rageant quand même, j'ai fait tous les essais à terre et une fois en mer... Bug. Sympa d'avoir un fils ingénieur qui comprend et m'aide dans ces moments.
Je redoutais le silence pendant de longues heures, ne pas parler... :-) Et bien je dois vous dire que ce n'est pas un problème du tout. J'entends le bruit de la mer, du vent, du bateau qui s'amuse ou qui souffre avec les vagues et c'est très chouette. Même pas envie de mettre de la musique... pour l'instant.
Voilà les nouvelles de la nuit
A très vite
JYB et Obane sur la mer
Eric Guigné / Tangi Caron (Ose) : régate au contact en baie de la Corogne
On s’est retrouvés à cinq, avec les 4 premiers solitaires, à entrer dans la baie de la Corogne presque tous ensembles, c’était rigolo.
Très vite, cette petite traversée de la baie a tourné à la régate : pas simple avec un vent qui tournait dans tous les sens. On a changé de voiles plusieurs fois : J2, Code 0, A2 puis S2, puis quelques empannages avant de repartir sous Code 0, et ça s’est terminé au près sous J2 !
On a croisé beaucoup de dauphins, beaucoup de risées, beaucoup de molles : c'était à la fois beau… un petit peu fatiguant !
Nous voici maintenant en route vers le sud ! On va sortir enfin de la baie et j'espère qu'on va commencer à aligner direction Madère la promise.
