édition 2024 - 2025 La Turballe - Marseille - Madère - Martinique

En direct de l’Atlantique

Un long et très parlant message du duo de Grégoire Desprez et Xavier Bodhuin (Champagne) reçu cet après-midi, qui illustre très bien ce que l’ensemble des concurrents de la Transquadra Madère Martinique vivent sur ces derniers jours de course.

 

"Bonjour à tous !

 Comme prévu le vent est bien monté dans l’après-midi d’hier. Nous avons pu refaire un peu de grand-spi juste avant qu’il ne monte trop. Affalage en fin d’après-midi alors que le vent s’installe assez rapidement, passant de 20 à 30 nœuds moyens. La nuit s’annonce complexe avec toujours beaucoup de grains, beaucoup de vent (on attend 40 nœuds environ), de la pluie et... encore et toujours beaucoup de mer. On prend les choses dans l’ordre et on se prépare méticuleusement à cette nuit difficile dans laquelle on sait qu’on ne dormira pas beaucoup. Les bouteilles sont pleines, on se prépare de quoi dîner et grignoter sous la main, on range l’intérieur du bateau, on protège les iPad qui servent à la navigation et on peut enfin aborder le début de soirée. On a fait toute la nuit sous pilote automatique, le seul capable de gérer les mouvements du bateau sans rien voir…mais il reste indispensable qu’un équipier reste près de la barre en cas décrochage intempestif… ce qui se produira par deux fois.

Les grains sont très pluvieux, on est rapidement trempés et on passera la nuit à se relayer sans se changer pour être toujours dispo l’un pour l’autre. Ce fut long mais ça s’est bien passé ! Et vous savez quoi ? On remet ça ce soir !! Aujourd’hui le vent est toujours fort, entre 25 et 35 nœuds. La houle est croisée et...vertigineuse… le soleil brille, les poissons volants sautent de partout …c’est un magnifique spectacle mais quelque peu stressant…le bateau s’arrête en haut d’une vague, un précipice se forme devant nous, c’est incroyable !

On attend avec plaisir que le vent molisse, normalement demain dans la matinée... et que la mer lui suive le pas...

On était partis avec l’idée d’une course de deux semaines… Alors voilà, on y arrive ! Même si on mesure notre chance, on commence à penser à la Martinique. On se sent fatigués, le bateau également. On a un peu l’esprit ailleurs, c’est étrange comme sensation. C’est drôle ce matin en buvant un café, on se faisait la réflexion avec Xavier que quand on se réveillait en pleine nuit pour nos prises de quart, on avait la sensation d’être 3 à bord…et tous les deux on cherchait de notre côté où avait pu passer ce troisième larron !  Cette aventure, en course, est éreintante. On ne pensait pas à quel point elle demanderait cette exigence. On collabore avec le bateau, la mer, le vent, la houle, les petits soucis techniques. On se plie à ce qui nous est proposé et on compose pour avancer vers l’Ouest. Il n’y a pas de bouton pause ou stop. Il faut aller au bout par nous-même. L’effort doit être produit immédiatement, pas de procrastination possible !

Quand on voit comme on se sent aujourd’hui, on éprouve une profonde admiration pour tous les concurrents en solitaires…impressionnants de maîtrise !

Celui qui a le plus la forme dans le bateau, c’est le stock de Twix, toujours au beau fixe ! Et ça, ça fait plaisir ! Parce qu’à trois heures du mat, quand il faut s’asseoir par terre dans l’eau en plein vent, tremper un Twix dans un café c’est le pur bonheur !!

Décalage horaire faisant, nous allons nous faire un petit goûter…pendant que vous devez être en train de dîner.

Merci de nous suivre !

Xavier et Greg, les zombies en direct de la machine à laver Atlantique !