édition 2024 - 2025 La Turballe - Marseille - Madère - Martinique

Les mots et les maux du large

Soucis de pilote pour Frédéric Couture (Be Happy)

Be Happy est à l’arrêt depuis 4h la nuit dernière : le vérin de son pilote principal a perdu toute son huile et le pilote de spare ne fonctionne pas… Frédéric tente de trouver une solution.

 

Bricolage pour Arnaud Vuillemin (Jubilations Corses)

« Hier soir et cette nuit, la monotonie s'est rompue !
Le vent a légèrement tourné et fraichi, du coup, j'avais du mal à tenir mon grand spi. J’ai pris un ris, mais ça ne suffisait pas, je partais au loff et le spi ne faisait que se dégonfler en faisant souffrir le gréement et les voiles. En barrant ça allait mieux (grosse vitesse), mais je ne peux pas barrer tout le temps. Donc je suis passé sous petit spi lourd.
Le changement de voile ne s'est pas trop mal passé, mais je me suis rendu compte qu'il y avait un problème de pilote : le même que la dernière fois : la mâchoire qui tient la barre s'est desserrée. Du coup bricolage dans la baston pour le resserrer, en s'aidant du pilote de secours qui avait du mal à tenir le cap dans les vagues (empannages sauvages) ...
Bref, j'y suis arrivé avec un peu de temps perdu et pas de casse, mais que de sueurs !! »

 

! OVFI à bord de Logoden - Eric Tilly et Florent Bouillon
« Cette nuit peu avant minuit, dans une nuit encore assez noire (la lune s’est levée ou dégagée un peu plus tard), j’étais concentré depuis une heure à la barre dans une navigation compliquée de nuit sous spi, avec une mer un peu formée et 20 nœuds de vent, tribord amure. 
J’ai tout d’un coup reçu un objet sur la tête, venu côté mer, et qui a rebondit sur le plat bord du cockpit. Cela faisait penser à une bouteille d’eau en plastique, un peu écrasé. 
J’avoue m’être demandé par quelle main venant de la mer cet objet aurait pu être lancé. J’ai bien pensé à une blagounette de mon compère Florent, mais il dormait à l’intérieur et la direction du projectile ne convenait pas. Curieux !
Quelques minutes plus tard, j’ai passé ma main sur mes cheveux à l’endroit du choc, et ai tout de suite compris a l’odeur caractéristique : c’était un poisson !
J’ai bien cherché avec ma frontale dans le cockpit mais il était reparti à la mer. Pas de friture pour demain. 
L’Objet Volant était Finalement Identifié ! »
Eric

 

Photo : Paolo Mangione : « tout va bien à bord de Ciao Ciao ! »

 

 

Gérard Quenot et Jérôme Apolda (Mécanique Expertises)
Bonnes nouvelles :
- en dépassant le Cap Finistère hier soir nous avons couvert 40% de la distance de 1000 Miles jusqu'à Madère et... 50% du temps total de course de la 1ère étape !
- aussitôt avec un vent orienté du Nord nous avons pu établir les spis, accélérer avec le résultat appréciable que notre option, d'aller chercher le front météo à l'Ouest, nous repositionne dans le jeu !
- last but not least, il fait beau, les cirés et les bottes sèchent... et l'humeur s'en ressent : fin du confinement dans le carré, nous pouvons prendre l’apéritif (jus de pomme ;)) en terrasse dans le cockpit !

Sous spi avec 18-20 Knts de vent et une belle houle, nous atteignons depuis ce matin 14 Knts en pointe, et les empannages sont sportifs. La première partie du parcours a été celle du près et des options stratégiques, nous avons un peu souffert... la deuxième partie est une course de vitesse, alors à nous de faire parler le potentiel de notre JPK 10:30 ! Nos concurrents ont aussi le couteau entre les dents mais nous admirons particulièrement les solitaires (solos) qui jouent les avants-postes : entre manœuvres et fonctionnement à bord, la performance est plus que la seule technique de navigation !!!

Avec le beau temps, finie la vie à bord façon commando de Marine :
- nous récupérons avec de  gros dodos... surtout Gérard qui a fait une grasse matinée jusqu'à midi !
- nous nous restaurons, avec un jambon de Bayonne à trancher (plus exactement de Saint Jean de Luz), des plats préparés appertisés de chez Lyophilise.com...  poulet au citron confit, bœuf carottes excellents... et en dessert, les oranges qu'il nous reste !
- nous travaillons à la table à carte nos trajectoires... il nous faut chercher les alizés portugais les plus ventés car c'est le carburant de la course de vitesse ! L'anticyclone des Açores bien repositionné et la dépression thermique sur l'Espagne allument le ventilateur de nos surfs sous spis.

A très bientôt !
Gérard & Jérôme

 

 

Olivier Hausheer et Christian Zaugg (Marimar IV)

AVARIE AVARIE  AVARIE  AVARIE ! Toutefois, la situation est sous contrôle.
Après notre sortie du DST Finistère, nous avons entamé la descente le long de la péninsule ibérique en compagnie de plusieurs bateaux (voir message précédent). Les vents se sont progressivement renforcés, et le petit groupe s’est un peu éparpillé, chacun sous spinnaker. Au niveau du Portugal, l’alizé éponyme s’est encore renforcé autour de 20-22 nœuds. En fin d’après-midi, alors que nous nous « tirions la bourre » avec DmFONCE, des rafales atteignaient les 28 nœuds, et les surfs se succédaient joyeusement. Afin de passer une nuit un peu plus tranquille, nous décidons de changer notre spi médium en tête par le lourd au capelage, mais il s’est révélé impossible d’affaler. Après analyse de la situation, nous constatons que c’est la gaine de la drisse qui s’est déchirée, et qui bloque le cordage au niveau des réas de sortie de mât. Il a fallu monter en tête de mât de pour libérer la têtière du spi qui battait rageusement sous la 
GV. Et,
comme les emmerdements n’arrivent jamais seuls, nous constatons d’autres avaries (problèmes de lattes de la GV, de hale-bas de bôme, ...). Bref, les P’tits Suisses sont cramés, éreintés et déçus. L’étape en course terminée, mais nous continuons vers Madère en mode dégradé. 
Voilier MARIMAR, cagnard 243, 41°03 N, 11°02 W