Les premiers mots... à Funchal !
Tolga Pamir et Sinan Sumer (Sun Fast 3300 - Omm Alize Ocean racing) 2e en temps réel
« On est super contents ! ça devait être sympa à suivre de l’extérieur parce qu’il y a beaucoup de changements de classement et de stratégie ! Surtout en Méditerranée, où ça été compliqué, comme d’habitude…
La première nuit on a bien joué avec le petit temps, nous n’avons pas dormi. La 2e nuit ça été incroyable, certain l’on appelé le « souk du diable » on n’aurait pas été étonnés de voir un ouragan arriver…
Mais là, où ça a été le plus compliqué, c’est l’approche de Gibraltar. On a fait des petites erreurs avec le courant, mais on n’a surtout pas eu de chance en sortie du détroit : nous sommes tombés dans des calmes alors que Shamrock, avec qui nous étions bord à bord juste avant le détroit, s’est échappé. Ça s’est joué à 5 – 6 milles. Ça nous coûte cher au final, mais on n’a rien lâché. Avec Sinan on s’est super bien entendu, on a fait une très bonne équipe, on a essayé de garder le rythme jusqu’à l’arrivée.
A priori, nous ne devrions pas rester sur le podium en temps compensé, mais nous sommes contents malgré tout, le bateau marche bien, notre duo aussi ! Nous allons maintenant nous tourner vers la 2e étape ! »
Antoine et Julien Lacombe (JPK 10.10 - Bidibulle) 4e en temps réel
« On a fait un speed test de 500 milles avec Gilolo ! C’est marrant parce qu’on a quitté le ponton ensemble à Marseille et Jean-Christophe nous a dit qu’il avait le sentiment qu’on allait passer une partie de cette course à se suivre : une bonne prémonition !
On est extrêmement contents de notre course parce qu’on s’est bagarrés devant, depuis le début de la course on est dans le paquet de tête, c’est vraiment cool. On n’a pas tout fait parfaitement bien sûr mais on a fait pas mal de bons choix. On est contents de ce qu’on a mis en place, on n’a pas fait de bêtises. C’était une super belle course avec des conditions très variées. Gibraltar nous a surpris à cause du courant qui a été difficile à gérer, c’était tout gris, pas beau mais les cargos sont plutôt sympas ! Ils nous ont laissé passer !
Mais s’il y avait pu avoir un peu moins de pétole ça aurait bien, surtout en Atlantique ! Nous les Méditerranéens on ne s’attendait pas à avoir encore des calmes après Gibraltar !
En temps compensé il ne va manquer grand-chose pour passer devant Shamrock, mais ça ne devrait pas le faire.
Nous avons au des soucis de moteur dès le 2e jour, ça nous a bien embêté parce qu’on manquait d’énergie, la nuit surtout, le jour, nous avions les panneaux solaires. Mais une bande de copains nous a trouvé une solution et nous avons pu réparer.
On a bien géré le stress et la fatigue, on a été fatigués, mais jamais tous les deux en même temps, c’était l’une de nos règles !
Il y a juste Gilolo qui ne nous a pas laissé dormir, ils ne sont vraiment pas sympas ! On a fait des changements de voiles il y a encore 2h !
On a eu des moments de navigation absolument magiques, notamment sous la pleine lune !
J’ai bien aimé le côté très varié de cette étape, pour la 2e on s’attend à quelque chose de plus monotone On n’a jamais traversé l’Atlantique on verra ! En tous cas on ne l’abordera pas en se disant qu’on est sur le podium, on sera comme pour la première étape : on remet les compteurs à zéro et on essaiera de faire de notre mieux !
Jean-Christophe Petit et Grégoire Comby (Sun Fast 3200 – Gilolo) 3e en temps réel
« On a joué à fond avec un petit groupe de 5 bateaux, dès le début de course, et on ne s’est pas quittés. C’était dur ! La méditerranée est dure. L’expérience a prouvé qu’il ne fallait pas se fier aux fichiers, ce que nous avons fait. En revanche en Atlantique, on a continué sur notre lancée alors que là, les prévisions, il faut les suivre à la virgule près !
Les grands moments ? ça a été le départ de Marseille parce qu’il a fallu des heures pour en sortir. Le golfe du Lyon, absolument magique. Ensuite, un épisode compliqué au large de Tarragone : un vent chaud comme dans un incendie, il y a eu une bourrasque à 48 nœuds, le bateau couché à l’horizontal… Des nuées d’insectes qui tombaient sur le bateau…
Nous sommes des amateurs, éclairés, mais des amateurs quand même, on a tous nos doutes et là on a tous douté ! On a tous temporisé avant de renvoyer de la toile, on se faisait aspirer par le phénomène…
Et puis il y a eu la Gire, avant Gibraltar, c’est un énorme tourbillon de courant qui va vers le Maroc et qui sort vers le détroit. Mais, là encore, rien ne correspondait aux fichiers de courants que nous avions… Nous étions les premiers au bon endroit théorique, mais visiblement, ce n’était pas le « vrai » bon endroit !
Idem en sortie du détroit… on a tous été encalminés ! Et dès qu’on a retrouvé du vent ça a été le couteau entre les dents, les peintures de guerre…
La dernière nuit on se relayait toutes les heures, à chaque vague : reprendre la vague, reprendre le surf, regarder où est Bidibulle, se recaler sur eux, tout le temps, tout le temps
Le meilleur souvenir ? Il y en a tellement ! Notamment la dernière nuit de glisse… et puis le départ. Et l’arrivée ! Mais, objectivement, c’est quand même beaucoup de souffrances…
On a beaucoup appris sur le bateau : sur la vitesse, les voiles, les réglages…
Nous serions premiers en temps compensé ? Si ça se vérifie, c’est du bonheur ! On est tous pareils, on participe parce que c’est une aventure personnelle. Le classement… On se bat toujours avec quelqu’un sur l’eau et c’est ça qui est génial ! C’est le piment et ce pour quoi on va revenir. Mais, le résultat même si c’est ce qui restera, ce n’est pas ce qui compte au final ! »