édition 2024 - 2025 La Turballe - Marseille - Madère - Martinique

Si tu n’y mets pas un peu d’intensité, ce n’est pas la peine de venir

Nul besoin de mots à l’arrivée d’Emeric de Vigan et de Bernard Mallaret (Nabla 2) pour comprendre l’intensité et l’énergie qu’ils ont mis dans leur transat. Les traits tirés des marins parlent d'eux-même. Il y a 6 mois, ils ne se connaissaient pas. Ils ont navigué ensemble pour la première fois il y a 3 semaines. Ils n’ont pas le même âge Emeric est l’un des plus jeunes de la course, Bernard, le presque doyen. Mais ces deux compétiteurs acharnés remportent cette 2e étape en temps compensé dans la catégorie double Performance !  

 

Quand tu prends ton JPK, ce n’est pas pour faire de la balade, c’est pour s’arracher !
Le duo de sudistes Emeric de Vigan et Bernard Mallaret (Nabla 2) a bouclé sa transat (la toute première pour Emeric) à 9h53 ce samedi 15 février, après 13j 17h 53min d’une course franchement intense et remporte cette 2e étape en temps compensé !
Cependant, Emeric ayant été contraint à l’abandon sur la première étape, sur forfait de son équipier, le classement général ne sera pas représentatif de leur performance.
Qu’importe ! « Si tu n’y mets pas un peu d’intensité, ce n’est pas la peine de venir. On fait des régates pour faire des régates, pas pour faire la traversée de l’Atlantique. Quand tu prends ton JPK, ce n’est pas pour faire de la balade, c’est pour s’arracher ! » résume Bernard Mallaret.

 

On a mis du rythme
« Avec OSE, on s’est arrachés ! De Madère jusqu’ici. Jusqu’à hier, c’était chaud. Ils ont failli nous passer devant (en temps compensé) hier après-midi, on pensait que c’était cuit, et puis non ! On a mis le spi… Là, on a fait la différence.
Il y a eu du rythme ! Personne n’a lâché. Il n’y a aucune pause. C’est épuisant ces histoires de grain. »

 

Roulette russe
« Et il faut savoir aussi que l’on se connait depuis 6 mois et que l’on a navigué ensemble pour la première fois il y a 3 semaines. C’était un peu la roulette russe cette histoire ! J’ai répondu à la petite annonce postée par Emeric sur Facebook… et voilà : ça s’est super bien passé.
Nous sommes très complémentaires : la fougue et l’expérience ! L’un des plus jeune de la course et le presque doyen ! On s’est super bien entendus, on n’a pas le même âge, pas le même rythme et ça s’est super bien passé ! Emeric a fait la navigation, la stratégie et moi j’ai réglé le bateau. »

 

Rien cassé
« On a juste cassé une mâchoire de tangon, on n’a pas sorti la caisse à outils. Et quel bon bateau ce JPK 10.10 ! »

 

Café tiède
« On n’a plus de gaz depuis le 3e jour de course. On faisait chauffer les plats appertisés sur le capot du moteur… le café aussi : il n’était pas très chaud… Nous n’avons pas beaucoup mangé sur cette transat. C’était rude. Tout allait bien, sauf la nourriture. »

 

A la fin, on en avait marre de dormir par terre
« Moi j’arrête ! C’était ma dernière. Je ne vais faire que des régates où on dort à l’hôtel le soir. A la fin, on en avait marre de dormir par terre… tout habillé parce que c’est chaud et qu’il faut être prêt à se lever vite

Les 3 – 4 premiers jours on arrivait à dormir assez longtemps et après on a s’est mis à dormir en gilet de sauvetage, là où on pouvait.

 

En plus, on a fait ça pour la gloire puisque l’on savait que nous ne serions pas bien classés au général. Il a fallu aller la chercher toute cette énergie. »

 

 Photos François van Malleghem