Sourires et soulagements du large
Sourires et soulagements se lisent dans les messages du jour : la pluie et les conditions très dures rencontrées hier sont dans leur sillage. Le soleil est bel et bien là ! Les cirés tombent, les pulls vont sécher, enfin ! La Martinique ? C’est tout droit :-)
Photo @Pour Aster Bretagne
Pierrick Penven (Zéphirin) : une bouée c'est coincé dans le Saildrive
Mésaventure de cette nuit : une bouée c'est coincé dans le Saildrive. J'ai coupé ce que j'ai pu, mais il reste des bouts accrochés. Pour bien faire, il faudrait plonger, mais c'est une opération compliquée en solo. Pour le moment il y a trop de vent. A part ça soleil et spi (enfin ceux qui restent).
À plus tard
Pierrick
Jean-François Ouillet et Philippe Guyon (Cipango) : on a retrouvé le soleil !
On est très contents d'avoir passé la dépression, on a même retrouvé le soleil ! On est sur la route directe vers la Martinique à 8 nds de moyenne, que du plaisir !
Les jours précédents ont été plus difficiles : à cause des fortes vagues on se serait crus dans un shaker. On a également un problème récurrent de drisse de spi, on va tacher de le résoudre afin de ne pas être handicapés sur les derniers jours.
On a vu pas mal de poissons volants, Jeff en a même reçu un en pleine tête ! Apparemment ça fait mal et ça ne sent pas bon !
Antoine et Julien Lacombe (Bidibulle) : je vais mettre un T-shirt : ça fait du bien !
Hier Dimanche 7 Février Quand on s’attendait à ce que le vent baisse en s’approchant du centre de la dépression c’est le phénomène inverse qui s’est produit : le vent est monté avec de très nombreux grains et la mer est devenue forte.
Une première fois, sous un grain pluvieux, le vent est monté à 40 nœuds, à ce stade entre la pluie et les embruns soufflés par le vent on ne sait plus si l’eau monte ou descend le paysage devient brumeux et violent. Un départ au tas là-dedans n’est pas très agréable mais comme Bidibulle est un super bateau, il est revenu sur le bon chemin.
Ensuite, on arrive dans une zone de beau temps, ciel bleu, je dis Julien regarde là-bas le vent va baisser il y a un changement de climat. Que nenni ! Voilà l’anémomètre qui s’envole. On décide de réduire encore la voilure on arise le Solent.
Avec le soleil, la mer est dantesque, marbrée de blanc par les embruns et ça commence à déferler tout autour de nous (comme les rouleaux sur la plage, mais un peu dangereux car ça peut retourner le bateau), c’est beau, mais ça fait peur en même temps, on n’en mène pas large et on sait qu’il va falloir se relayer à la barre, DD ne peut rien pour nous dans cette situation. L’anémomètre affichera 44 nds (merci aux érudits de traduire en km/h mais ça fait beaucoup). En tout fin d’après-midi ça finira par diminuer pour se terminer dans la pétole sous une pluie battante.
Il faut reconnaître qu’on n’en menait pas large mais on est restés concentrés et on est super contents de sortir sans n’avoir rien cassé !
Côté stratégie, notre contournement du nord de la dépression en coupant le fromage n’a pas été la bonne : ceux qui sont restés plus au nord sont passés plus vite. Ce matin, Shamrock est le nouveau leader en temps réel, mais comme c’est un bateau plus gros (Figaro ll), il doit arriver avec à peu près 100 miles d’avance sur nous pour nous passer en temps compensé, alors on ne lâche rien !
On a enfin retrouvé le beau temps et des vents type alizé et ça fait vraiment du bien : je n’ai plus un pull de sec !
Maintenant c’est plus ou moins tout droit jusqu’à la Martinique. C’est anecdotique, mais on a passé la mi-course et, là où nous sommes en ce moment, les humains les plus proches (en dehors des concurrents) sont ceux qui sont dans la station spatiale :-) ! Quand je vous dis seuls au monde. Cela fait trois jours qu’on n’a pas vu de concurrents, seulement un ferry la nuit dernière.
Attention : je vais mettre en T-shirt et ça fait du bien !
Bruno Maerten et Olivier Guillerot (Shamrock V) : Bref, tout va pour le mieux
Après 2 jours dans une ambiance très ventée et humide, enfin du soleil et du vent modéré
Et, en plus, nous sommes remontés au classement. Enfin on a retrouvé plusieurs petits copains en visu, et on a échangé par VHF. Bref tout va pour le mieux
Aujourd’hui ce sera séchage et rangement !
On attend le rhum avec impatience
Brunolivier depuis Shamrock V quelque part dans l’Atlantique
Bernard Mallaret et Denis Infante (Euro-voiles) : cette course est magnifique et respecte son engagement d'imprévus et de choix stratégiques.
Ça se passe plutôt bien à bord d'EURO-Voiles.
Les premiers jours ont été agités : du vent et surtout beaucoup de mer.
Toujours tentés d'aller au plus vite, nous avons un peu chargé la deuxième nuit, mais le rail arraché de tangon nous a rendu la situation assez embarrassante : réparation de fortune, brelage et petit spi.
Tactiquement, nous nous sommes faufilés discrètement entre ceux du sud qui ont choisi la route la plus courte sans vent et ceux du nord qui ont optionné pour le contraire.
Dans la nuit du dimanche à lundi, nous avons choisi de remettre du charbon pour profiter des qualités de notre SF 3300 qui aime ces allures....
Cette fois-ci, en arrachant le petit bout de rail qui restait en haut, le tangon est passé à travers la GV...Belle fenêtre
Tout a été réparé...
Là, ça y est, on est dans l'alizé ! Il fait beau le bateau est à 100% de ses capacités et tout est dans l'ordre.
Nous avons réussi à brêler les chariots sur le bas du rail restant et ça va tenir.
Nous passons sur l'étai qui s'est desserré et qui a passé une nuit à danser !! Stress rétrospectif le matin, si on était parti au lof... Heureusement le corps du ridoir était resté à poste, on a pu tout remettre en place facilement.
Cette course est magnifique et respecte son engagement d'imprévus et de choix stratégiques.
nous pensons être sur l'arrivée dans la journée du 13.
A moins que…!!!
bien à vous.
Euro-voiles D et B.
Arnaud Vuillemin (Jubilations Corses) : 9 jours en mer, il en reste 5 ou 6 !!
CA Y EST !! J’ai touché les Alizés !! On a passé le 30ème parallèle. On est à la hauteur de la Floride.
Il était temps, à 9 jours de départ, par la route nord en titillant les dépressions, les coups de vent, les fronts, et les pétoles. Enfin, je crois qu'on a touché ce vent régulier (plus ou moins) qu'on appelle les Alizés. Autour de moi, il y a un ciel rempli de petits cumulus, pour l'instant, ça ressemble plutôt à un ciel de traîne, mais on commence à voir ces typiques cumulus d'Alizés.
Les Sargasses aussi sont là depuis hier !! c'est moins sympa. Il y en a partout, impossible à éviter. Pour l'instant il n'y a pas d'ilot : on surveille le pourcentage de vitesse cible et s'il le faut, ce sera perche à algue pour les safrans ou bout à nœuds pour la quille... on s'adaptera.
Le soleil lui aussi est revenu, on peut essayer de faire sécher les affaires. Depuis le début c'est très humide, et on n’a pas quitté le ciré pour sortir. Je suis bientôt à court de vêtement sec. La pile à combustible était le seul moyen de sécher, gants, chaussettes et bottes...
9 jours en mer, il en reste 5 ou 6 !! Encore 1234MN, c'est plus long que prévu. Mais maintenant, c'est à peu près tout droit. C'est une sacrée aventure !!
Alex Ozon (Sapristi) : rencontre avec 1 paille en queue, magnifique et si seul
Tout d'abord après des jours mouillés, trempés, humides, avec de l'eau et des grains pas qu'un peu, AAAAAYYYYYééééé, le soleil et il fait bon, short et même t-shirt, tant mieux car tous les caleçons étaient humides...
le vent et là aussi.
Rencontre, 1 paille en queue, magnifique et si seul. Quleques exo7 et ça c'est le pur bonheur car ça veut dire qu'on va où on veut aller. Un bout de filet de pêcheur dans mon safran cette nuit. Vlatipa le truc à enlever !!! et un truc dans la quille pas très gros mais ça reste bien pris... et ces maudites sargasses font leur apparition depuis 4 jours même si elles ne sont pas trop nombreuses. Enfin la mer a revêti son bleu intense magique et juste incroyable... ayé on s'amuse enfin...
Quasi tout sec à bord et ça c'est un réel confort.
Je vais manger et un ptit repos serait sympa. Et faire marcher Sapristi !!!!
Ayaye les options sud grand sud middle grand middle nord grand nord, ça fuse de partout les quadras ne sont pas tous d'accord ;-)
Aller bises à tous, il s'excite à 15,6kts, yeahhhh
Pascal Bernebe et Eric Chalaux (Pour Aster Bretagne) : la recette magique… ;-)
La dépression s’en est allée
Seule?
Mais pas du tout
Après concertation de tous les équipages de la Transquadra et à l’unanimité des présents et des absents
Nous avons décidé d’envoyer le meilleur d’entre nous, Claude de Makossa, grand spécialiste de la chose
Le Docteur Claude ce n’est pas un docteur comme les autres, mi-docteur, mi-sorcier
Mais alors en pleine Atlantique, que faire?
C’était sans compter sans le génie de Bertrand, son plus fidèle équipier, facile ils sont deux à bord!
Donc, Bertrand avec ses talents de sorcier dans un autre domaine, inavouable ici, part à la recherche des dits ingrédients
Nous décidons d’en dévoiler la recette pour les futures éditions de Transquadra dépressives
Recette qui, parait-il, sera en annexe de l’avis de course
Nos amis Claude et Bertrand ne seront toujours pas sur la course.
Alors cette recette, certains s’impatientent
1) une décoction de sargasses (c’est toujours ça de moins dans nos safrans)
2) quelques poissons volants (ce que la nuit vous aura apporté sur le pont)
3) une seule méduse voilier (n’oubliez pas vos gants)
4) plus rare un crabe flottant à la surface de l’eau (ne riez pas, ça existe)
5) évidemment l’eau d’océan ne manque pas (il paraîtrait que les marseillais pensent à venir avec de l’eau de mer, de leur sainte mer)
Améliorer la recette avec votre fantaisie et votre bonne humeur
Pour le retour du soleil, de l’alizé, des shorts et des lunettes
Grand merci Oh Grand Docteur Claude de Makossa (ps : ce n’est pas une raison pour essayer de nous doubler)
Pascal et Éric
Patrick Morvan et Guillaume Pinta (Team BFR Marée Haute) : Nous venons de passer la mi-temps
La journée d’hier fut complètement grise et toujours à plus de 25 nœuds (de vent sinon ça se saurait).
Nous ne demandons pas la lune (si on aimerait bien en avoir un peu dans nos longues douze heures nuit), juste quelques périodes légèrement plus calmes de temps en temps.
Nous venons de passer la mi-temps : çà nous laisse le temps pour quelques améliorations.
Une lessive corporelle sous un grain suffisamment long et bien anticipé ne serait pas de trop : il faut intégrer le cycle rinçage sous le grain sinon c'est la cata...
On vous parle déjà d'ETA : nuit du 15 au 16 pour nous.
Nous maintenons notre Django dans un bon état mécanique afin qu'il ait la bienveillance de nous faire respecter cette échéance : voiles déchirées ou sans mât c'est inatteignable.
Il y a aussi une différence de taille avec la première étape : le pilote automatique s'est bonifié tout seul et nous seconde maintenant sur de longues périodes sans que l'on ait modifié ses réglages - aurait-il acquit de l’expérience ? Vivons-nous 2022 et l'odyssée de la mer ?
Le premier qui donnera le prénom de l'ordinateur inspirant ma pensée gagnera un plat préparé !
Ceci dit, bien que n'ayant pas suffisamment de neurones pour retrouver ce prénom, nous sommes bien en forme car le pilote nous ménage grandement - et je peux vous écrire pendant mon quart.
A l'attaque d'une nouvelle semaine
Bises du Django
Gérard Quenot et Jérôme Apolda (Blue Skies) : le suspense est total, rien n'est joué
Cette nuit nous avons passé le 2ème cap de notre traversée. Certes nous sommes toujours en haute mer, diriez-vous, mais nous sommes bien contents désormais de laisser derrière nous le système météo exceptionnel qui nous a accompagné ! Contournée par le Nord, la belle dépression qui nous barrait la route va nous permettre de glisser Sud-Ouest route directe (sauf surprise) vers la Martinique.
C'est une vraie course de vitesse qui s'engage et nous l'amorçons en 2ème position. Le leader Foggy Dew a une confortable avance et nos concurrents directs les plus "dangereux" ne sont pas loin, notamment Numero Bis et Blue Oscar... Les plus au Nord vont devoir parcourir une route plus longue et probablement plus ventée, les plus au Sud, dont nous faisons partie, auront une trajectoire plus tendue : le suspense est total, rien n'est joué et c'est une épreuve supplémentaire qui va nécessiter des réglages de voiles et d'assiette du bateau permanents !!!
Cap sur la Martinique donc ! Trop heureux de rejoindre les alizés, le soleil et le ciel à grains si caractéristiques. Petite surprise : nous rencontrons déjà des sargasses (ce qui nous inquiète car il faudra dégager en permanence quille et les safrans de ces algues invasives) mais toujours pas de poissons volants, dont certains se croient malins d'atterrir sur notre pont pour se faire bronzer au soleil !
Matériel et équipage ont été éprouvés par ces 2 derniers jours car contourner une dépression par le Nord était à la fois notre première et notre Mont Blanc : calmes avant d'arriver au flux en spirale qui nous propulse à 30-35 knt de vent dans d'incroyables surfs nocturnes pendant presque 24 heures, avant de retomber probablement dans les calmes du noyau de la dépression ! Au plus fort, les vagues passaient par-dessus le pont, aussi on a passé la nuit protégés à l'intérieur...
Au final, la fixation de la bôme au mat s'est déboitée (pour les initiés les rivets du boitier de bôme fixés au vit-de-mulet ont lâché, et le boitier sort de la bôme) : c'est l'abandon assuré si nous ne réparons pas !!! Alors atelier réparation de fortune dans le calme qui a suivi, puis c'est le lashing du hale-bas qui casse ! Tout est réparé et nous sommes opérationnels pour à nouveau solliciter le bateau à fond.
Enfin "Cap.. ou pas cap" est un clin d’œil à nos amis qui ont préparé cette course et finalement remis le projet, leur bateau éponyme est sur de nouveaux horizons aussi notre aventure c'est aussi un peu la leur par procuration !
Gérard & Jérôme
Hervé Libeau (Moana) : Je partais pour une transat reggae elle sera rock’n roll
Des nouvelles du Nord…
Tout va très bien à bord de Moana après une bonne nuit de sommeil
Aujourd’hui ce sera assez sportif dans 25/30 nœuds de vent, ce sera l’occasion de ne pas se faire trop distancer…
Devant, ils envoient très fort, une autre course…
Encore une journée à passer ce front puis direction la Martinique, la famille, les amis, le soleil, ses plages, son rhum, ses accras, son poulet colombo, sa langouste, etc.
Oui mais… pas d’emballement, il reste environ 7 jours de course, il faut donc rester prudent dans ces conditions musclées.
Je partais pour une transat reggae elle sera rock’n roll
Un bon dimanche à tous
Je vous embrasse
Hervé