Frédéric Bonnet et Olivier Poullain (Voiles2Vents), vainqueurs en réel des doubles Méditerranée
Frédéric Bonnet et Olivier Poullain (Voiles2Vents), vainqueurs en réel des doubles Méditerranée, malgré un pilote défectueux dès les premières heures de course. Ils ont franchi la ligne d’arrivée ce dimanche 25 février à 2h 45min 15s (heure métropole).
Sur une route très sud, Frédéric et Olivier ont été fidèles au routage adapté à leur Sormiou 29, le plus petit bateau de la flotte, peut-être le plus étroit aussi ? Cette transat, qui s’annonçait et qu’ils voulaient engagée, a dépassé leurs espérances puisqu’ils ont traversé sans pilote automatique ! « J’étais venu chercher mes limites, je les ai trouvées », sourit Olivier.
« On est partis à fond la caisse ! Pour moi, ça a été un peu difficile parce que je n’avais pas navigué depuis le mois de septembre : la mise en jambe a été un peu compliquée, c’était tonique, mais ça s’est bien passé.
Et, dès le premier bord on a compris que le pilote ne marchait pas… Alors on a barré, tout le temps, jusqu’au bout.
C’était super sympa ! A refaire, mais la possibilité de se reposer sur un pilote valide de temps en temps… »
Vous avez suivi une route très sud…
« Côté stratégie, on a fait simple. On a suivi le routage qui correspondait à notre bateau, et on s’est ensuite replacés par rapport au paquet, mais sans jamais faire de gros décalages. »
Comment cela s’est-il passé dans la mer très croisée des derniers jours de course ?
« Le Sormiou est hyper marin, mais c’est hyper physique. On a l’habitude. On ne connaît que ça. Mais on a quand même un peu lâché les deux dernières nuits, on était fatigués…
Si vous voulez passer de super vacances où vous ne dormez pas, vous vous faites secouer tout le temps et, lorsque vous voulez vous reposer, il vous faut des bouchons dans les oreilles parce que le bateau est extrêmement bruyant, c’est par ici ! (rires)
Le bateau siffle énormément, c’est hallucinant ! Ca a d’ailleurs attiré des globicéphales et des baleines, qui sont venus parler avec le bateau ! »
La victoire : une belle récompense après tous ces efforts ?
« On n’était même pas au courant !
Notre but était de faire la deuxième étape avec les Bretons. On est partis de Méditerranée parce que c’était beaucoup plus simple en logistique, mais notre objectif était de venir se frotter à la flotte atlantique. On voulait voir de quoi on était capables par rapport aux gens du nord, où le plus haut niveau est plus élevé. »
Apprendre le large
« Ça fait trois ans que l’on a initié ce projet avec Frédéric, on n’avait pas la culture course au large. On a donc commencé par faire des régates type Duo Max à Marseille. Au début, on naviguait au large comme sur des triangles olympiques ! On a appris au fur et à mesure à prendre le bon rythme.
On a appris encore sur cette transat, notamment sur le fonctionnement d’Adrena que l’on utilisait pour la première fois ! Pour la première fois on avait un ordinateur, un téléphone satellite : on appuyait, ça allumait, on avait la position des autres, c’était génial ! D’habitude on navigue sans savoir où sont les autres…
Fantastique !
« Quand, au bout d’une semaine, on s’est retrouvé au milieu de l’Atlantique avec des bateaux autour, on a réalisé qu’on régatait H24 pendant deux semaines : c’est fantastique !
C’est une très belle expérience ! »
A refaire ?
Frédéric : moi, je ne suis pas sûr !
Olivier : Oui, mais pas de suite ! On va aller travailler, c’est moins fatigant !